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Photo du rédacteursophie faguet

Trophée laura vergne 2023

première victoire en double mixte de 2023

FLASH BACK

En février dernier, nous actions avec Guillaume PIROUELLE notre association pour courir la Transat Paprec 2023 : toute première transatlantique à armes égales & en double mixte.

Il aura fallu attendre patiemment le retour de Guillaume après la Solo Maître Coq (mars) afin de pouvoir commencer à s'entraîner ensemble dans notre coin à Port-La-Forêt.

Au programme : organisation des manoeuvres en double, tests de voiles, conduite dans le vent fort et banque image avec Nicolas Touzé. En parallèle, il faut gérer les différents dossiers inhérents au départ qui se rapproche inexorablement.


LA TRANSAT : QUELQUES CHIFFRES

Un suspens haletant jusqu'au bout... Tous les deux ans de nouvelles surprises. Parfois c'est l'option Nord qui passe, parfois le Sud ; après 20 jours de course, la victoire peut se jouer à quelques poignées de secondes. Les derniers jours de course sont d'autant plus stressants que les sargasses freinent significativement la progression des duos avant d'atteindre la délivrance & la ligne d'arrivée.


LE TROPHée laura vergne : 1ère édition

Lundi dernier (03 avril) avait lieu la toute première édition du Trophée Laura Vergne. Créée par la Classe Figaro Bénéteau avec le soutien de la Société Nautique de la Trinité et de l'organisation du Spi Ouest France, cette épreuve était l'occasion pour 22 binômes (mixtes et non mixtes) de se mesurer les uns aux autres pendant 48h.

Pour Guillaume et moi, une occasion en or de voir en situation réelle ce que donne notre duo. Nous n'avons pas été déçus.


Partie 1 : Départ et sortie de la Baie de Quiberon

Nous partons à l'endroit voulu, en bout de ligne pour pouvoir continuer tout droit, dégagés et plutôt véloces. Si le début du près se passe sans encombre, le rythme est devenu infernal à l'approche du virement, quelques algues nous ralentissent histoire de nous maintenir dans la meute. On joue de la corde à noeuds, on manoeuvre, on ricoche, il faut préparer la suite : oui mais quoi : spi ou gennak ? qu'importe, le temps presse on grée les deux.

Nous enroulons la bouée de dégagement 6èmes.

Envoi de spi, bord sur la portière, plus on sort de la Baie plus le vent forcit. Nous doublons un premier bateau, ça n'avance pas très vite car le cap est plutôt serré. La transition spi gennaker puis spi de nouveau nous réussi puisqu'elle nous propulse à la seconde place à la poursuite de Tom Dolan et Achille Nebout.


Partie 2 : de Quiberon à Penmarc'h

Conditions idylliques, à peine sortis de la Baie de Quiberon, nous empannons pour longer la côte ouest de l'île, le vent se calme, la mer se lisse, les concurrents glissent au fil des risées qui se font de plus en plus rares. Le jeu se réouvre petit à petit, une petite bataille d'empannages commence avec Achille & Tom histoire de garder le rythme, le long d'une zone interdite (y pénétrer pourrait entraîner une pénalité) entre Quiberon et Gâvres. Ils gardent l'avantage, mais parfois nous croisons au contact. Plus l'après-midi avance plus le vent se calme. La flotte s'éparpille un peu, une phase de transition approche, nous nous positionnons de manière à ne pas trop raser l'île de Groix pour éviter les dévents.

3 groupes se forment à l'assaut de l'île, nous surveillons de près le paquet au vent. Nous resserrons le latéral petit à petit afin d'éviter de se faire passer sur le corps alors que Tom & Achille choisissent de glisser. La tension monte d'un cran. Nous gardons un oeil attentif sur deux adversaires en particulier : Mutuelle (Corentin Horeau/Pauline Courtois) ; et Cap Ingelec (Camille Bertel/Pierre Leboucher). Un bras de fer muet se joue. C'est à celui qui ressortira devant. Mutuelle Bleue roule Cap Ingelec, nous laissant un micro répit. C'est maintenant un duel. Nous atteignons le bout de l'île, nous sommes toujours décalés devant sous le vent (bateau blanc).

Le vent continue de s'écrouler, les vitesses s'amenuisent, la concentration est à son maximum pour trouver le bon angle de progression. A ce petit jeu nous nous en sortons plutôt bien. Le spi s'effondre, nous passons sous gennaker et attendons patiemment le prochain souffle à la tombée de la nuit.


Comme prévu par les fichiers météo auxquels nous avons le droit, le vent rentre Nord Est, le spi vole de nouveau. C'est reparti dans le bon sens, nous enroulons la marque suivante en tête bien décidés à y rester. Arrivés sous Penmarc'h, demi-tour, toujours sous spi pour nous, sous gennaker pour certains concurrents.


Partie 3 : De Penmarc'h au plateau de Rochebonne

Nous entamons ici le tronçon le plus long de la course. 140 milles de quasi tout droit avec un vent bien frais et forcissant. Nous sommes passés sous gennaker, et ça va plutôt vite. Oui, mais un tout petit peu moins que Mutuelle Bleue et ça ça nous agaçe. Au large de Saint-Nazaire, le vent monte encore, 23-24 noeuds, et là je m'emballe, je tire un peu trop la barre, le bateau part au planning c'est grisant ! Oui, sauf que je suis un peu trop éloignée de la route. Je joue encore, encore un peu et puis finalement j'essaye de redevenir raisonnable et de reloffer mais ça n'est pas du tout le moment. La distance avec Pauline et Corentin qui s'était bien étirée se réduit comme peau de chagrin. Pire que ça, ils nous marchent dessus. Le moment est difficile à avaler, il faut retrouver la vitesse, et se dire que la course est loin d'être finie. Nous vivons notre premier moment de tension à bord. Pas un mot plus haut que l'autre, mais des silences qui pèsent lourds. On se rejoint sur une chose, nous ne sommes pas prêts à accepter cette seconde place après avoir mené si longtemps. On relève nos manches et on y retourne.


Partie 4 : de Rochebonne aux Sables d'Olonne

De 0,2 NM devant nous enroulons 0,2NM derrière à Rochebonne. Nous repartons au près direction les Petites Barges, une bouée située devant les Sables d'Olonne. La stratégie est très claire et nous avons une vitesse correcte. Nous entamons notre seconde nuit le couteau entre les dents. Mutuelle Bleue nous ouvre une porte en virant un peu tôt. Nous restons sur le plan, une rotation de vent est attendue et devrait nous être bénéfique. C'est le cas, à l'approche de la bouée, nous croisons quasi contact avec nos adversaires directs. Ils virent sous nous pour nous gêner. Cela fini par arriver alors nous dégageons de quelques centaines de mètres. Le croisement suivant est le bon, ils sont derrière tout proche et nous renvoyons le spi.


Partie 5 : des Sables à l'arrivée

Mutuelle Bleue et les bateaux suivants optent pour le gennaker. Cela crée un décalage naturel qui n'est pas pour nous déplaire. Nous passons l'île d'Yeu, nous approchons du chenal de Saint-Nazaire, ici tout s'est déroulé sur le même bord. A Saint-Nazaire, dernière marque avant l'arrivée, le jeu se réouvre. Nous discutons de la gestion des adversaires et de placement avant de parler de la route et de la manière d'aborder les îles qui se trouvent sur notre chemin. Le vent n'est pas très fort et nous devons gérer une belle houle de face. Les distances entre les bateaux varient au gré des choix de placement et de conduite. Nous voyons revenir fort le tandem Endenred (Basile Bourgnon et Violette Dorange) & Cap Ingelec qui se rapproche de nouveau de Mutuelle Bleue, jusqu'ici tout va bien.


Finish : une arrivée sous tension

Nous avons deux possibilités pour gérer le passage entre Houat & Hoedic. Nous choisissons disons la moins risquée pour le bulbe. La mer est basse et nous n'envisageons pas de refaire un chantier avant le départ de la Transat. Ce passage agit tel un entonnoir. Nous revoici en bataille avec Mutuelle Bleue... décidemment, ils ne nous auront pas laissé beaucoup de répit ! Nous sommes devant à seulement quelques longueurs et il reste encore toute la Baie de Quiberon à traverser avant la délivrance. Je suis à la barre pendant que Guillaume gère la navigation et les fonds tout en surveillant les vents de la Baie. Je passe la moitié de mon temps à regarer derrière pour m'assurer que Pauline n'attaque pas et l'autre moitié devant à régler et tenter de décrypter ce qui nous attend jusqu'à l'arrivée.


Globalement, c'est route directe, derrière Houat le vent est très faible, il refuse, nous passons sous gennak de manière quasi instantanée avec Mutuelle Bleue, l'élastique se tend. Le vent tourne quelques minutes plus tard, ça repasse sous spi et l'élastique rapetisse un peu. Qu'importe, nous sommes devant et nous ne laisserons aucun décalage latéral, aucune ouverture. Le Petit Trého, bouée latérale rouge qui marque l'entrée du chenal de la Trinité bien connue de tous les marins du Spi Ouest France est là. C'est terminé, nous avons gagné cette course courte et intense. Notre première course en binôme avec Guillaume. Nous sommes heureux. Nous avons pu tester notre vitesse dans pas mal de conditions, nos manoeuvres, notre communication, notre fonctionnement. Le bilan est positif. Il nous reste du boulot mais on sait maintenant vers où l'orienter ! A posteriori, c'était super d'avoir bataillé si fort avec Corentin et Pauline. Ca nous a poussé à nous dépasser, à être meilleurs et ça c'était top.








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